Les femmes se plaignent souvent d’avoir des « bourrelets » allant des bords latéraux du tronc vers le milieu du dos.
Il s’agit en fait d’excédents de peau et/ou de graisse pouvant former une à plusieurs « vagues » séparées par des « creux de vagues » que l’on appelle les « plis du dos ». Les emplacements de prédilection de ces plis (supérieur, moyen ou inférieur) correspondent à des zones anatomiques où la peau est plus solidement attachée à la profondeur. Plus ou moins marqués, ce sont au maximum (surtout, mais non exclusivement, chez des personnes ayant eu une perte de poids massive) de véritables sillons qui soulignent d’autant plus la disgrâce que représentent les vagues. Car comme dans un paysage il y a des collines parce qu’il y a des vallées et il y a des vallées parce qu’il y a des collines. Comme dans un paysage également, on comprend que l’on peut aplanir le relief soit en supprimant les creux, soit en réduisant les bosses !
En pratique laquelle de ces deux approches faut-il appliquer ?
Le problème est souvent celui d’un pli moyen, oblique vers le haut et vers l’arrière, situé en pleine zone visible (non masqué par les sous-vêtements) délimitant deux « vagues » (supérieure et inférieure).
A trois différentes situations correspondent trois types de solutions :
Lorsque les vagues sont de moyenne importance, séparées par un pli peu profond, la simple liposuccion des vagues de part et d’autre du pli doit suffire à aplanir le relief ; c’est évidemment la solution la plus appréciable car la liposuccion seule (sans enlever de la peau) ne laisse pas de cicatrice visible.
C’est parfois un véritable sillon qui sépare des vagues à prédominance cutanée, où l’excédent de peau prédomine par rapport à l’excès de graisse (que la liposuccion seule ne suffira donc pas à résorber). Dans ce cas il faut envisager (en plus d’une éventuelle liposuccion) d’enlever l’excédent de peau.
Là encore, deux possibilités :
- Souvent c’est la vague sus-jacente au pli qui est prépondérante : on peut alors envisager de la « lifter » vers le haut, au prix d’une cicatrice haut située, cachée par le soutien gorge.
- Mais parfois, et c’est le cas le plus difficile, un pli profond et adhérent sépare deux vagues cutanées. A moins de lifter les deux vagues (l’une vers le haut et l’autre vers le bas, moyennant deux cicatrices), on peut choisir d’enlever la peau en excès dans l’axe du pli. On aplanit ainsi les deux reliefs en supprimant la vallée qui les séparait. Il est vrai que la cicatrice est alors en pleine zone visible, cependant le fait de la placer exactement dans l’axe du creux a de nombreux avantages, notamment des conditions anatomiques propices à une cicatrisation de qualité (suture de bords égaux, points d’angle situés dans un creux, mobilisation de portions de peau mobile en laissant en place les zones adhérentes, etc.).
C’est évidemment un choix pour lequel on met en balance l’inconvénient de la cicatrice et celui de la déformation si on la laissait en place. Certaines patientes acceptent l’idée d’une cicatrice et d’autres ne veulent pas en entendre parler… L’information pré-opératoire de la patiente par le chirurgien est comme toujours, mais ici tout particulièrement, essentielle.
Au total : chirurgie délicate aux indications très spécifiques, le traitement des plis du dos est un sujet rarement abordé, alors que ces plis sont souvent si mal vécus par les femmes.